mardi 12 mars 2013

GROBSCHNITT


Grobschnitt fut un groupe de Rock Allemand qui a existé entre 1970 et 1989. Leur style a évolué avec le temps, en commençant par le Psychedelic Rock au début des années 1970 avant de passer au Rock Progressif Symphonique, la NDW ('Neue Deutsche Welle', la New Wave Allemande) et, enfin, le Pop Rock au milieu des années 1980.

Grobschnitt, contrairement à d'autres groupes, utilise l'humour dans sa musique sous forme de bruits inattendus et des paroles aux concepts stupides. Comme beaucoup de nombreux groupes Allemands de l'époque, Grobschnitt chante en Anglais jusqu'au début des années 80, malgré des tournées exclusivement en Allemagne.

La formation accroit de nombreux fans fidèles à travers ses spectacles pyrotechniques qui comprenaient sketches comiques Allemands. Pendant leurs performances scéniques, le groupe joue "Solar Music", un long morceau principalement instrumental qui dure parfois jusqu'à une heure. Grobschnitt est également connu pour son endurance sur scène, interprétant souvent des shows de plus de deux heures.


L'histoire du groupe commence en 1965 quand un orchestre d'école appelé The Universals est fondé par des adolescents qui ont pour noms, Eroc, Klassen, Schäfer et Ziegenfeuter.

En 1966, un groupe appelé The Crew se fonde à Hagen. Cette formation peut certainement être considérée l'un de ses prédécesseurs de Grobschnitt.

The Crew était composé des musiciens suivants: Stefan Danielak (Wildschwein), Gerd Otto Kühn (Lupo), Joachim H. Ehrig (Eroc), Peter "Kasi" Klassen et H.H. Stein.

The Crew, qui se fit appeler plus tard Crew Blues Session, jouait alors la musique des légendes Rock telles que Cream, Steppenwolf, Jimi Hendrix et d'autres musiciens à la mode et groupes de l'époque.

En 1968, le groupe était déjà connu comme les plus fous et plus dangereux hooligans. Il termine le cours de leur existence en ayant joué plus de 200 représentations en direct.

Lors du 'Recklinghausener Beatfestival' en 1969, Crew Blues Session a pris la cinquième Place sur 90 groupes participants. Aucun enregistrement!...

En 1968, The Crew crée la chanson "Around Here". Le morceau sera ensuite publié par Eroc sur son album "3" sous le titre "He’s Around Here".

En outre, sur le CD "Grobschnitt Story Vol. 2", on retrouvera les deux morceaux "Born To Be Wild" et "My Little Girl" joués par The Crew.


En 1969, The Crew se sépare et deux nouveaux groupes sont formés, Charing Cross et Wutpickel. Charing Cross s'exprime dans une sorte de Art Hard Rock avec Gerd Otto Kühn, à la guitare, Bernhard Uhlemann, à la basse et Axel Harlos, à la batterie, tandis que Wutpickel, composé de Joachim H. Ehrig, à la batterie, Kasi Klassen et Carlos Bottich, aux guitares et Michael Barth, à la flûte joue du Free Jazz.

Nul ne sait réellement si Stefan Danielak a également joué dans la formation ou s'il a eu recours à une pause musicale car les publications sont quelque peu contradictoires. Toutefois, cela dure moins d'un an, jusqu'à ce que les musiciens, en Février 1970, décident de combiner les deux formations en une seule. En cherchant un nom de groupe approprié, une photo de l'année 1916 de Toni Moff Mollo montrait un groupe militaire appelé "Kapelle Elias Grobschnitt" qui avait été photographié.

En 1970 Eroc (Joachim Ehrig), Lupo (Gerd Kühn), Baer (Gerhard Uhler), Felix (Axel Harlos), Quecksilber (Hermann Quetting) et Wildschwein (Stefan Danielak) créent donc le groupe "Elias Grobschnitt".

En 1971, le groupe donne son premier concert. Il est décidé à partir de ce moment-là de se produire sous le nom de Grobschnitt. Une légende était née!

Dans le line up original, Grobschnitt joue avec deux percussionnistes (Ehrig et Harlos), ce qui était, à cette époque-là, tout à fait inhabituel. La raison en était qu'ils ne voulaient exclure aucun des musiciens des deux groupes.


Au fil des ans, la composition du groupe a changé plusieurs fois, puis son style musical a changé aussi selon les inclinations des musiciens différents en poursuivant leur développement de la musique Rock et Pop.

Cependant, sur tous leurs disques sont inclus des morceaux qui portent, malgré tous les changements de caractéristiques, le style distinctif de Grobschnitt.

Leur musique est difficile à comparer avec d'autres groupes, ou de la classer sur la base de son style. La plupart des premiers albums (notamment "Land's Rockpommel") viennent probablement d'une approche de groupes tels que Yes et Pink Floyd. Ils ont même dit une fois que c'était du rock classique.

Leur plus grand atout, cependant, fut leurs performances légendaires en direct. Outre la musique, le public s'est vu offrir un mélange de plaisanteries mises en scène, d'effets pyrotechniques et un bon spectacle de lumière. La durée de leurs concerts se faisait en grande partie grâce à la réaction du public.

C'était une constante de donner et de prendre entre les musiciens et les spectateurs. Un concert pouvait donc durer plus de quatre heures.


A l'origine un groupe de huit musiciens, Grobschnitt sort son premier album "Grobschnitt" sur le label Brain en 1972 avant de se retrouver dans une formation standard de cinq personnes. 
Ce premier disque est stylistiquement très différent du son symphonique qui deviendra, par la suite, sa marque de fabrique.

L'album est considéré comme un grand disque par tous les amateurs de Krautrock. Mais, c'est avant tout de la musique Progressive.

Il faut surtout découvrir la diversité des influences musicales: La première moitié de l'album est plus ludique alors que la seconde face est plus subtile et spacieuse.

Les meilleurs morceaux (les plus inspirés) sont indéniablement "Wonderful Music" (une chanson de14 minutes en quatre parties,douce et agréable, presque médiévale, avec de la flûte..) et l'incroyable "Sun Trip" étalé sur 17 minutes, énorme, avec des textes en Allemand et un mélange de grandes chansons; toutes originales. Un merveilleux travail de duel de guitare et des arrangements fascinants. 

Cette première version de Grobschnitt joue avec deux batteurs, et chacun des membres jouant également de plusieurs percussions, elle finit par ressembler à une version plus prog de Santana!

"Symphony" en est un bel exemple avec un grand usage de la guitare qui lorgne parfois en direction de David Gilmour et du Pink Floyd.

"Travelling" est un morceau agressif, toujours penchant vers Santana, mais avec un côté plus prog.

"Sun Trip" est le morceau "Space Rock" de l'album. Apparemment, les paroles sont anti-guerre, avec des références au Vietnam et on peut même entendre le son des sirènes et des coups de feu tiré en l'air (produits électroniquement).

A noter "Die Sinfonie", un inédit de 29 minutes enregistré en public à Volkspark à Hagen en Allemagne en Septembre 1971, sorti en bonus track dans les dernières rééditions du disque. Cet album est devenu un des grands classiques du groupe.

En 1973, le batteur Felix Harlos et le bassiste Quecksilber quittent le groupe.


Un nouvel album, "Ballermann", sort en 1974, mettant en vedette le claviériste de formation classique Mist (Volker Kahrs).

Publié sous forme d'un double-album, "Ballermann" réunit l'humour et les chansons ridicules issus de leurs spectacles divertissant. Cet album préfigure le futur style symphonic prog de Grobschnitt (présenté, par exemple sur "Rockpommel's Land"), mais c'est également un disque de Hard Rock.

Les cinq premières chansons sont excellentes, avec quelques superbes travaux de guitares et un magnifique jeu de piano et de claviers. 
Une grande partie de la musique rappelle Nektar, en ce qui concerne le jeu de claviers, mais il y a une présence importante de guitare, ce qui donne une grosse tonalité Hard Rock. 

La première chanson, qui commence par un monologue incompréhensible, extrêmement bizarre de quelqu'un qui a un fort accent Allemand, avec un groupe d'ivrognes chantant à haute voix une mélodie qui finit par être le thème principal du morceau, prouve que le Rock Progressif n'a pas besoin d'être suffisamment sérieux pour être musicalement stimulant. Ceci définit essentiellement le ton de l'humour de Grobschnitt qui envahit le reste de cet album ainsi que leurs autres travaux.

Ce disque est très mélodique et, par moments, les solos de guitare sont totalement phénoménaux.

Le deuxième enregistrement contient la première version (originale ?) publiée de la suite légendaire "Solar Music", une longue suite instrumentale délivré en deux parties, avec ses origines dans un morceau joué par The Crew à la fin des années 1960.

Grâce à la sensation d'improvisation et non structurée en elle, cette version est peut-être meilleure que celle de "Solar Music live" paru en 1978.

L'intense jam et les solos sur ce morceau couplé avec la première moitié de l'album plus chanté fait de "Ballermann" un album gagnant. 

"Solar Music" sera joué fréquemment tout au long de la carrière du groupe et il en sortira deux autres versions au cours de l'existence du groupe. 


A la demande de Baer, Popo (Wolfgang Jäger) arrive en 1975 en tant que bassiste dans le groupe pour un nouvel LP intitulé "Jumbo" (en version Anglaise) sur le label Green Brain.

"Jumbo" est enregistré dans le studio nouvellement construit du maitre du Krautrock, Conny Plank. 

Le disque démontre pleinement que Grobschnitt sait créer son propre style symphonique grâce à l'utilisation d'un clavier luxuriante. Dans les fais, cet album se situe juste dans la veine prog symphonique, avec quelques éléments humoristiques. Comme d'habitude, le chanteur Willi Wildschwein chante toutes les paroles en Anglais, et le claviériste Volker Kahrs (Mist) utilise un synthé Elka tout au long de l'album. 

L'album commence par "Jupp" qui est simplement une brève introduction avec un Eroc, ridicule avant que "The Excursion of Father Smith" n'entre en jeu. Ici, leur musique peut être comparée surtout avec Yes, plus particulièrement avec les guitares de Steve Howe. Beaucoup de passages peuvent faire assez cliché, en particulier les guitares. Le reste de l'album est sensiblement dans la même veine, mais malgré cela, la musique est bien faite, et la production est de premier ordre.

"Dream and Reality" a des influences un peu plus Folk que les autres, mais il reste beaucoup de passages progressifs, et Mist se sert parfaitement bien de ses synthés, comme d'habitude. "Sunny Sunday's Sunset" semble être le meilleur morceau de l'album, bien que sa partie centrale soit d'assez mauvais goût, le reste est rempli de gros travaux de guitareS énormes. Le commencement ressemble à du Space Rock, avant de se transformer en Rock Symphonique. 

Le groupe, plus tard a provisoirement traduit les textes en Allemand, et un an plus tard, l'album a été réédité, cette fois dans cette langue, une nouveauté absolue sur la scène musicale Allemande. Eroc affirmera plus tard que Wildschwein était très heureux d'être en mesure de comprendre enfin ce qu'il chantait réellement. 


1977 voit la sortie de "Rockpommel's Land" qui se révélera le premier succès commercial de Grobschnitt, malgré le déclin, à cette époque, du Rock Progressif. Le groupe jouit d'ailleurs déjà du statut de groupe culte en son pays, et il se produira d'ailleurs sur scène dans environ cent villes cette année-là.

Entre-temps, Eroc a produit deux disques excentriques ("Eroc" et "Eroc II") et il voit d'un bien mauvais oeil l'évolution de son groupe vers une oeuvre trop sérieuse.

"Rockpommel's land" est pourtant l'album le plus abouti du groupe à ce jour. C'est un excellent Rock Progressif Symphonique Allemand qui exhibe un travail d'ensemble complexe, des grands sons de synthétiseur, des mélodies envoûtantes, et des arrangements sophistiqués qui sont sur un pied d'égalité avec leurs homologues Anglais (en particulier Genesis période "Foxtrot" et "Wind and Wuthering"). 
Le point culminant de l'album reste la suite de 20 minutes composée de plusieurs mouvements "Rockpommels Land" qui englobent tout ce que les fans de rock progressif aiment comparer, à savoir la longueur épique et la virtuosité instrumentale. 

Sa pochette (extérieure et intérieure), avec le petit Ernie chevauchant un oiseau imaginaire appelé Maraboo, s'avère l'une des plus belles toiles de Roger Dean.

Côté production, Metronome a déboursé quelque 30.000 euros pour la réalisation du disque!

La musique est un solide prog symphonique. On les compare à Yes, et l'œuvre d'art de Roger Dean et le travail occasionnel de la guitare dans un style proche de Steve Howe justifie aisément la comparaison, mais à part cela, ils ne sonnent pas vraiment comme Yes, contrairement à Starcastle, par exemple. 

Ce concept album raconte l'histoire d'un gamin nommé Ernie qui rêvasse et qui s'échappe du monde réel sur un avion en papier ramassé par un stupide oiseau géant rouge nommé Maraboo pour un pays imaginaire, Rockpommel, pour aider à libérer ses habitants retenus prisonniers. Il va, bien évidemment, rencontrer le bien et le mal.

L'histoire a un côté un peu enfantin. Un petit côté "Alice aux pays des merveilles" qui trouvera son apogée sur scène lorsque Toni Moff Mollo, petit par la taille, mais grand par l'autodérision interprétera "Ernie au pays de Rockpommel".

Certaines personnes trouveront cette histoire amusante, mais, par exemple, il n'y a rien de comparable avec la chanson science-fictionnesque "Ocean" d'Eloy. 

Certains pourraient être déçus par la voix de Wildschwein, un peu comme celle de Frank Bornemann (Eloy), mais ni le chant de Bornemann, ni celui de Wildschwein ne sont réellement dérangeants. 

Cet album est considéré, à juste titre, comme l'un des plus grands du Prog Allemand.

Musicalement, c'est une oeuvre parfaitement ciselée et joliment soignée. Les vocaux (en Anglais) sont généralement bons avec beaucoup de trémolo dans la voix du chanteur.

Nous sommes loin des prestations scéniques explosives habituelles de Grobschnitt. Quatre morceaux, ont été essentiellement écrits par Mist, aidé par Lupo et Wildschwein.

"Ernie's Reise", aux allures de mini concerto rock ouvre le disque merveilleusement, de façon acoustique avec Wildschwein qui chante magnifiquement et avec une émotion toute contenue qu'on ne lui connaissait pas jusqu'alors.

La musique est pour ainsi dire solaire, de plus en plus chaleureuse, et majestueuse avec une énorme intensification électrico-symphonique

Le morceau suivant, "Severity Town" où discours et musique se font plus dramatiques car le mal fait sa première apparition dans l'histoire. Des bruitages inquiétants renforcent le propos. "Severity Town" semble bien être de loin le meilleur morceau de cet album, avec une superbe mélodie.

Ensuite, le court et acoustique "Anywhere" offre un moment d'accalmie magique, avec un superbe solo de Lupo, avant la chanson titre, "Rockpommel's Land" qui dure plus de 20 minutes.

A la manière de Tolkien, Grobschnitt fait une description rigoureuse de toutes sortes de créatures délirantes et imaginaires. Nous avons même droit à un beau final pour un Opéra-Rock tout à fait exceptionnel. 

Ce qui ressort de "Rockpommels Land" est le sentiment généralement ensoleillé et chaleureux évoqué par la musique. Combiné avec un grand sens de l'humour (voir "Severity Town") et une superbe musicalité, ce qui constitue un ajout bienvenu au corps de la musique qui est essentiellement "sombre" et "grave".

Pour beaucoup, cet album représente le plus bel effort de Grobschnitt en studio. De plus, il n'est pas dénué d'humour, ce qui semble un peu en contradiction avec le son typique de prog symphonique que le groupe explore sur ce disque. 
Si vous aimez Eloy, Novalis, ou autre Ramses, vous ne devez pas passer à côté de cet album...


"Solar Music Live", sorti en Avril 1978, est composé d'une version plus longue du "Solar Music" qui se trouve sur "Ballermann" L'album fut un énorme succès commercial.

Ce disque est, avant toute chose, un concept. Aussi intense que le "Solar Music" de "Ballermann", mais sur toute la durée d'un album live.

Certains pensent que c'est le meilleur album live de tous les temps.

Une chose est sûre, c'est qu'il est extrêmement différent de l'album studio précédent, le symphonique "Rockpommel's Land". "Solar Music Live", en contraste, est dense, énergique et puissant. Certainement l'un des disques live les plus essentiels du genre prog rock. 

Le groupe libère sa puissance et sa virtuosité dans son jeu sur scène et par la suite, il capture l'esprit magique des grands groupes de Prog / Acid Rock / Acid Jazz des années 70 dans l'exécution de son set en public. 
"Solar Music-Live" nous révèle le côté souvent inouï de Grobschnitt, son côté live.

La plupart des solos de guitare rappelle vaguement Pink Floyd, alors c'est l'album de Grobschnitt à possèder si vous êtes un fan du Floyd (Bien que "Rockpommels Land" lorgne plus du côté de Yes).

La guitare est l'instrument dominant, bien que les claviers interviennent (synthés, orgue Hammond, piano électrique, Minimoog, clavinet, même un peu de Mellotron) de temps à autre.

Parfois, le groupe introduit son légendaire sens de l'humour, sa 'marque de fabrique', et parfois c'est une musique beaucoup plus martiale.

Pour tous les fans vivant en dehors de l'Allemagne et ses voisins immédiats, le groupe n'était connu que par l'intermédiaire de ses albums studio, qui, bien qu'il soit extrêmement puissants dans leur conception, n'arrivait pas à saisir pleinement la puissance pure que Grobschnitt possédait sur scène. 

La plupart des albums live sortent surtout en fonction des succès que peuvent avoir les groupes auprès de leurs fans en ajoutant souvent plus de guitare et autres solos de batterie que les originaux n'ont pas, de sorte que chaque membre puisse pleinement s'exprimer.

Mais Grobschnitt ne le fait pas, du moins pas sur cet album. Au lieu de cela ils ont enregistré un album live entièrement sur une composition antérieure. Apparemment, "Solar Music" a ses racines avec le "Sun Trip" de leurs débuts 1972. Aussi, le morceau est presque deux fois plus long que l'original de 1974.

La musique est absolument incroyable! D'une part, cela commence par des bruits étranges, et un peu de guitare avec du laid back, et puis des sons plus étranges, et des voix gutturales.

Après environ ine douzaine de minutes, la guitare se met en solo, et joue, alternativement, sans les percussions.

Alors, le deuxième guitariste entre en action, et les deux guitares jouent, toujours sans percussion, se complètant l'un l'autre.

Le résultat devient détonnant, avec de la wah wah, des attaques en duo, et des percussions qui crépitent de partout, c'est absolument fantastique! Les solos continuent jusqu'à s'adoucir dans un mélange de mélodie avec un clavier pour enfin se calmer vers la fin. De plus, il est à noter que Stefan Danielak (Wildschwein) chante très peu, seulement au début et pendant quelques minutes.. 

C'était agréable de la part d'un groupe de Rock Prog de continuer de faire de grandes choses en 1978, alors que le Punk et la Disco s'étaient installés, mais en Allemagne, il y avait encore apparemment encore de la place pour le Prog, même au début des années 80 (voir Eloy et son excellent "Silent Cries and Mighty Echoes" de 1979 ou "Planets" en 1981).

Il devait être aussi très agréable d'assister à ce concert qui fut, sans contestation possIble, une énorme performance.

Rockpalast (WDR) nous en montre une partie lors d'un concert à Dortmund. "Solar Music - Live" est encore un album indispensable pour tout collectionneur de prog.  Grobschnitt sera élu dans les sondages des magazines Pop "Musik Express", "Musiker" et "Spotlight", le groupe le plus populaire de l'année...


En 1979, "Merry-Go-Round" sera la dernière version de Grobschnitt des années 1970. Conny Plank n'est plus l'ingénieur du son sur cet album qui marque le début d'un changement de direction pour le groupe. 
Album de transition, ce disque n'est pas un chef-d'œuvre, loin s'en faut!

Cet album est un peu un mélange entre le symphonique "Rockpommels Land" et le plus progressiste "Jumbo".

Par rapport à leur travail précédent, il est plus proche des sons de "Jumbo", mais plus simple. Les paroles ont quelque peu perdu de leur orientation de conte de fées, mais la musique reste quand même belle.

Composé de six longs morceaux, il a un côté un peu plus Hard que l'album studio précédent, "Rockpommels Land".

Il a un son vraiment plus dur en pleine contradictions avec les travaux antérieurs particulièrement le son de basse grand et puissant de Popo. Son jeu sur le morceau instrumental "Du schaffts das nicht" permet de mettre en valeur Lupo à la guitare. L'accent est mis un peu plus sur les claviers et il semble que Mist se soit beaucoup investi en intégrant les idées des concerts de "Solar Music live" dans son jeu. Les parties de batterie sont toujours aussi solide avec Eroc qui demeure l'une des plus farfelues personnalités de la scène musicale Allemande.

Cet album tire dans le même sens que "Rockpommels Land", seulement avec un son plus 'moderne'. On découvre beaucoup de claviers luxuriants toujours joués avec beaucoup de goût et quelques moments de guitare magnifiques offert par Lupo, avec Eroc accomplissant toujours un travail monumental derrière ses fûts. Mist a acquis un ensemble de nouveaux synthétiseurs. Il les utilise très bien tout au long de cet album, et c'est de loin la pièce maîtresse instrumentale sur le disque.

"Merry-Go-Round" contient donc tout ce que vous pouvez attendre d'eux avec un grand batteur, une basse omni présente et une guitare en interaction avec des claviers et une atmosphère toujours un peu féérique. L'album est plein d'humour et de travail instrumental émotionnel.

Dans cet album, Grobschnitt fait un commentaire de façon cynique sur toutes les mauvaises choses que la société Coca-Cola apporte à ce monde dans "Coke Train" et le groupe fait une parodie haute en couleur face à l'engouement populaire pour Village People sur "A.C.Y.M." en cette fin des années 70

La chanson titre "Merry Go Round" est une belle chanson bien supérieur à la moyenne, mais "A.C.Y.M." n'est jamais qu'une diatribe semi-incohérente à propos de la commercialisation de l'industrie de la musique inspirée par l'apparition des Village People à la télévision.

"Coke-Train" est un peu amusant (à propos de Coca-Cola qui fait son chemin vers la Chine) et "Du schaffst das nicht" est assez convaincant, et en grande partie instrumental, un beau voyage athmospherique d'environ huit minutes.

Mais ce n'est plus la même chose, "Merry-Go-Round" est bon mais il n'a plus rien d'exceptionnel.

Fin 1979, Grobschnitt décide de diminuer la longueur de ses chansons. En fait, consciemment, le groupe décidera, après cela d'arrêter l'enregistrement de leur compositions à base de contes de fées, pour coller davantage à l'esprit des années '80. 


Grobschnitt publie un second album live, "Volle Molle", en 1980, issu de la récente tournée Merry-Go-Round". C'est un bon 'live', mais ce n'est pas "Solar Music Live", il le complèterait plutôt!

Pas aussi convaincant et énigmatique que celui-ci, mais il a quelques bons moments comme celui de la parodie ingénieuse des Village People dans "A.C.Y.M.", assez drôle au demeurant. Enregistré en public à travers plusieurs villes d'Allemagne en 1979, "Volle Molle" est un ensemble vraiment étrange et hétéroclite.

Grobschnitt est connu pour mettre sur pied des longs shows théâtraux et ce n'est qu'un gros échantillon de leur set-list de la fin des années 1970, mais sans "Solar Music".

Très bien réalisés, les morceaux ont été prélevés dans différents spectacles de la tournée "Merry Go Round". Cela nous donne l'équivalent d'un concert plus ou moins typique de Grobschnitt à l'époque.

"Volle Molle" (le titre pourrait se traduire par "un verre de bière", ou quelque chose d'approchant) n'est certainement pas la meilleure introduction à ce groupe vraiment unique. Mais il fait un complément décent pour le chef d'œuvre "Solar Music Live", en présentant l'autre côté de la médaille schizophrènique de Grobschnitt.

Une partie de leur spectacle est présentée par leur équipe de roadies, et en particulier Rainer Loskand alias Tony Mollo Moff.

Le groupe avait déjà consacré un disque à un roadie nommé Ballermann et "Volle Molle" n'est pas seulement dédié, mais il contient aussi Tony Moff Mollo sur quelques morceaux.

Le titre lui-même "Volle Molle" peut aussi être traduit par 'à toute vitesse' ou 'à plat', mais c'est surtout également le surnom de Tony Moff Mollo.

Grobschnitt a toujours été autant un groupe de cabaret qu'un groupe de musique, combinant des sketches excentriques et du théâtre amateur dans leur répertoire en live. Le disque dure à peine 45 minutes, un peu court pour un concert!

La musique sur cet album est un mélange de Pop, Rock et Symphonique, allant de la douceur avec le Mellotron ou Pop romantique à une sorte de 'Prog 'N' Roll' avec la guitare électrique fougueuse et un orgue puissant. 

La chanson d'introduction, "Snowflakes", version Anglaise de leur single "Sonnenflug", qui est une révision plus majestueuse d'un certain morceau ridicule déjà entendu sur le second album solo de Eroc, convient parfaitement à l'intention originale de l'enregistrement, c'est à dire donner un beau et agréable moment au public et en recevoir tout autant.

Sur cet album, vous pouvez profiter de l'humour au premier degré, mais je crains que seul un Allemand, un Autrichien, un Suisse ou, à la rigueur un Néerlandaise puisse comprendre cet humour. Pendant la terrible 'musique' de "A.C.Y.M." une parodie joyeuse anti-disco de Village People, le groupe chante que 'seul un Village People mort est un bon Village People...'!. On pourrait appeler cela de l'humour Allemand, mais cela est quand même très, très discutable.

Le titre "Wuppertal Punk" est très original avec un rythme oscillant, une introduction drôle de tous les membres du groupe et un superbe solo de guitare accompagné par le piano Fender Rhodes. Le morceau présente d'aulleurs étrangement la fin du concert, en utilisant le riff de "Traveling" (extrait de leur premier album) qui est encore utilisé aujourd'hui pour présenter les membres (musiciens et autres), dont le seul "travailleur étranger", l'Autrichien Geheimrat Günstig, maître de la table d'harmonie, qui joue toujours son célèbre solo de trombone, suivi par de longs applaudissements.

Le titre "Beifall" n'est rien d'autre que 85 secondes d'applaudissements...

"Waldeslied" offre un bref échange de plaisanteries sur scène et un interlude de duo de guitare acoustique agréable, mais relativement négligeable.

Et le sketch comique "Coke-Train-Show" divertit probablement plus les acteurs que le public.

Il se termine avec l'extraordinaire "Rockpommels Land". Cette dernière chanson n'est pas de même que celle de l'album studio, mais un mélange entre la première chanson et la fin, avec solo de guitare, de la dernière chanson aussi appelé "Rockpommel's Land".

Cette version est une merveilleuse et forte version de seize minutes de leur grand opus "Rockpommels Land", en fait c'est la seule partie du disque qui contient leur gros son Prog Rock issu des années soixante-dix.

"Rockpommel's Land" qui sonne tout simplement génial en live, grâce à des arrangements et des compositions parfaites est toujours très aprécié des fans. Ce morceau brillant de la quintessence du prog des années 70 est interprété avec énergie et style, en particulier lors de sa grande finale, mettant en évidence la dextérité du claviériste Mellotron Volker Kahrs.

Les concerts étaient une expérience tout à fait unique, car c'était aussi un spectacle théâtral d'un concert de musique appropriée. Les musiciens portaient des masques, les roadies et groupies faisaient partie du show qui comportait également de la pyrotechnie et de machines à fumée.

Mais réécouter ces performances 25 ans plus tard en CD avec une connaissance très élémentaire de la langue n'est pas vraiment une expérience enrichissante. De plus, chaque chanson provient de différents concerts et comme telle, elle ne donne aucune unité à ce album.

En conclusion, ce disque pourrait être un peu déroutant pour quelqu'un qui n'a jamais vu Grobschnitt en concert, mais il est évidemment destiné, avant tout, à leurs fans.

Cet album est probablement le plus représentatif de la carrière de Grobschnitt. C'est simplement une petite partie de tout ce qu'ils ont fait entre les années 60, et plus tard jusqu'à la fin des années 70.

En 1980, l'album "Illegal" est à une césure majeure dans l'histoire de Grobschnitt.

Deux événements importants se passent...

D'une part il a été décidé de continuer sans le bassiste Popo Jäger, qui était membre du groupe depuis 1975 et l'autre a été la capacité de mettre en place un studio d'enregistrement professionnel dans une ferme loué par lz groupe près de Wuppertal, en raison de la richesse considérable atteint par Eroc pour son Hit solo "Wolkenreise".

Et à la ferme, il y avait le meilleur équipement technique qui attendait Grobschnitt pour être utilisé après s'être enfermé dans la grange pour produire le prochain album entièrement par eux-mêmes. La discipline de répétition ayant considérablement augmenté, à partir de ce moment-là, Grobschnitt se réunissait tous les jours à 11h pour répéter jusqu'à la fin de la nuit.

Il était alors temps de discuter, d'argumenter et de permettre l'écoulement de l'improvisation de leur créativité. C'était comme dans un rêve avec une augmentation du bruit et un réglage de chacun sans aucune limite.

Les musiciens travailleront pendant huit mois sur les morceaux, sans aucun concert durant cette période et cette atmosphère décontractée mènera à travers l'ensemble du disque et elle enrichira également la tournée "Illegal", principalement à travers l'Allemagne au Printemps et en Automne 1981.

Il n'est peut-être pas nécessaire de mentionner que l'album a une touche très spéciale, mais pas inhabituelle en raison de cette façon de travailler. La popularité de ce disque donne la preuve jusqu'à ce jour que c'est la meilleure vente de disque de Grobschnitt, en dehors de "Rockpommels Land" et "Solar Music Live". Et il va sans dire que Eroc trouve le meilleur son pour ces enregistrements avec la nouvelle technique numérique après 28 ans.

"Illegal" possède d'ailleurs le son caractéristique de Grobschnitt 'classique'... Des guitares flottantes et des claviers, mélangés avec la très forte voix Allemande (en Anglais) de Wildstein révèlent certains grands moments prog, bref, il offre un véritable paysage Prog riche et beau et c'est de la pure magie.

Toutes les chansons sont très bien construites et représentent une partie du travail le plus complet et acclamé que Grobschnitt ait jamais connu. Bien sûr, le son a été amélioré sur certains morceaux car Lupo, le guitariste n'a pas peur, désormais, de jouer de la bonne guitare Hard rock par ci par là.

Un nouveau bassiste du nom de Milla Kapolke rejoint le groupe pour prendre la place de Wolfgang "Popo" Jäger, et là, curieusement, on ne lui attribue pas un surnom comme pour tous les autres.

Excellentes qualité sonore et production du disque, Grobschnitt est alors au sommet de sa carrière. Le son symphonique a été oublié pour un son plus commercial, plus Rock, mais la qualité du 'songwriting' demeure intacte.
"The Sniffer" et "Mary Green" sont toujours des chansons avec de superbes mélodies et des arrangements très prog. Lupo prouve encore qu'il sait donner la vie à sa guitare. Bien sûr il y a quelques synthés sonnant années 80 dans certains morceaux, mais de toute façon, ce n'est pas suffisamment écrasant pour détruire une chanson. "Mary Green" qui fut l'un des morceaux les plus populaires en live après la sortie de l'album, voulait légaliser la marihuana.

"Silent Movie" est une mignone et mélancolique berceuse acoustique instrumentale avec du mellotron, une belle guitare mélodique et très douce. Accrocheur et romantique, cela donne un peu d'air frais à l'album.

Pendant l'année 1981 d'ailleurs, "Silent Movie", publié en single, monte rapidement dans les Charts. "Space Rider" est la première tentative du groupe dans le Hard Rock, pas nécessairement un essai très réussi, mais pas mauvais du tout.

"Joker" est une chanson moyenne dans un style Genesis façon "Abacab" avec certains sons de synthé 'cliché' à certain moment, mais le reste, surtout à la fin est très bon.

La chanson-titre "Illegal" nous ramène à un ''drôle'' de Grobschnitt aux forts accents comiques Allemands pour commencer avant que certains riffs Heavy Hard Rock ne lancent la chanson immédiatement dans un rythme hypnotique accompagné de sons psychédéliques et de chant pour quelques minutes avant que la guitare Heavy ne réapparaisse à la fin de la chanson. Mais ce morceau trouvera un meilleure place en live, comme sur l'excellent "The Grobschnitt Story-Vol 1", avec dix minutes de folie complète. "Space Rider", et encore plus "Illegal" furent des live-monstrueux pendant quelques années...

"Simple Dimple" est un petit Rock 'mid-tempo' qui sera joué en live chaque soir pendant les années à venir et "Raintime", la dernière chanson de l'album sonne comme une ballade acoustique hippie, un groupe Californien des années soixante, ou encore Donovan.

Grobschnitt n'ayant plus grand chose à voir avec le groupe initial, "Illegal" ne plait sûrement pas à tout le monde, car même certains vieux fans avaient déjà décroché avant 1981, pourtant l'album est toujours agréable à écouter! On a affaire, ici, à un Grobschnitt résolument plus moderne...

La tournée "Illegal" qui suit la sortie de l'album sera couronnée de succès.


Le claviériste Mist quitte Grobschnitt avant l'enregistrement de "Razzia" en 1982, un album influencé NDW. Il est remplacé par Jürgen Cramer. Toni Moff Mollo, un ami de Eroc qui jouait depuis longtemps dans le spectacle live, est alors promu membre à part entière.

Quel disque étrange! La plupart des albums de Grobschnitt jusqu'à présent étaient faits pour gagner, alors qu'on obtient quelque chose qui ressemble à un froid et métallique arrangement New Wave qui ne ressemble guère à ce que les musiciens avaient fait auparavant.

Maintenant, il n'est pas entièrement négatif, pas tout à fait, et "Razzia" a peut-être un certain charme du fait que Grobschnitt a essayé quelque chose de radicalement différent.

L'album s'ouvre avec "Wir Wollen Sterben" avec une voix stupide chantant encore plus bêtement, avec des synthés, du boniment et une batterie de synthèse.

Le morceau suivant "Remscheid" a un riff un peu Heavy de la part du guitariste Lupo, avec des tambours caverneux, des lignes de synthé simples, de la basse, et la voix cool de Wildschwein est assez interessant. Le long titre "Razzia" possède un solide beat dansant et il contient un certain décalage, presque ambiant vers la fin, mais un peu gâché par un "bêlement infantile".

La face deux s'ouvre avec "Der Alte Freund", une sorte de morceau de pop alternative excentrique, suivi par "Schweine im Weltall"; similaire au morceau précédent et qui colle bien à leur image de marque de l'humour. 
La seule véritable chanson mélodique et tout à fait digne de passer la radio s'appelle "Poona Express", agréablement décontractée dont le son est beaucoup 'plus chaud' que le reste de l'album. Le morceau final, "Wir Wollen Leben" est en quelque sorte un peu un hymne qui arrondit les choses, même s'il possède un côté un peu ennuyeux. 

Rien n'est donc fait pour guérir les oreilles des fans de Grobschnitt avec cet album exceptionnellement faible. Le groupe a pourtant, semble-t'il, pris beaucoup de plaisir à l'enregistrer. Mais Grobschnitt est tombé bien bas dans son travail créatif. Il est vraiment pitoyable d'entendre une telle médiocrité et l'ensemble de ce disque reste une perte de temps. Le single de Grobschnitt tiré de "Razzia" intitulé "Wir wollen leben" reste une note mineure dans l'histoire de la NDW et il s'avére être le dernier succès du groupe.

En 1983, le single "Wir wollen leben" devient l'hymne du mouvement pacifiste (Friedensbewegung), Eroc quitte le groupe et c'est Peter Jureit qui le remplace comme batteur dans le groupe


Eroc quitte Grobschnitt en Juin 1983, laissant Lupo seul maître à bord.

En 1984, Grobschnitt sort un nouvel album "Kinder und Narren", avec un son nettement plus années 80 avec l'aide du synthétiseur DX7. Apparemment c'est un autre concept album.

Celui-ci est un peu gênant. Sans Eroc et sans Mist aux claviers, le groupe s'en va à vau-l'eau. Les remplaçants, semblant plus en accord avec le genre 'Pop' que Prog, nous apportent une sorte d'album 'Neo-Prog-ish/Pop'. Et la musique est vraiment sans grand intérêt. Cet album est un véritable cauchemar.

Pourtant, Wildschwein est toujours là, comme l'est l'ancien roadie Toni Moff Mollo, promu co-chanteur principal. Son chant est en réalité tout à fait charmant, plutôt dans un style proche de Roger Hodgson. Il y a aussi Milla Kapolke, le bassiste, qui chante comme s'il avait constamment un peu de nourriture au fond de la gorge. A part le chant, il n'y a vraiment pas grand chose pour susciter un quelconque intérêt. Peut-être quelques éclairs d'inspiration, "Orakel" étant le meilleur exemple de cela et seul, "Ich Liebe Dich" est tout simplement magnifique, avec un arrangement pour piano de Tony Banksian.

Vous pourriez pourtant êtes pris de nausée, comme sur le Disco-Rock de "Keine Angst" ou quand la voix des enfants apparait sur "Die Kinder zieh'n zum Strand" (l'ombre de "Circus Of Heaven"). En fait, vous serez pris de nausées par les tons de synthé de Jürgen Cramer parfaitement 'odieux' et une grande partie de l'album étant, par là-même, insupportable. C'est assez triste, le groupe allant même jusqu'à tenter de créer un véritable hymne sur "Könige der Welt". 


En 1985, Jürgen Cramer quitte le groupe. Grobschnitt, ayant abandonné "Solar Music" depuis plusieurs années, publie une nouvelle version live intitulé "Sonnentanz live. Sur la couverture se trouve un autocollant "New Solar music version".

Avec ce LP, les musiciens fournissent une nouvelle version de "Solar Music" avec des textes en Allemand, et avec Thomas "Tarzan" Waßkönig aux claviers.

Bien que la liste des morceaux mentionne sept titres, ce LP live est entièrement dédié à cette nouvelle version de "Solar Music".

Ce disque n'a pas la magie des années soixante-dix, mais ça sonne frais, agréable et inspirée. Si vous comparez cet album live avec leur effort studio récents, il existe évidemment d'énormes différences.

Cette version n'a rien à voir avec l'original de "Solar Music" mais c'est très agréable à écouter. Même si cet album live est loin d'être grandiose (il suffit d'écouter "Wir sind die Sonne", l'un des moments les plus faibles de ce disque), il est un retour sympathique à un style plus Proggy.

La première face commence par une introduction qui se termine par les mots "Viel Spass mit Solar music" qui signifie "Profitez de la musique solaire".

La première partie est très dynamique 'Prog and Roll', à mi-chemin avec de nombreux grands solos avec la guitare électrique, un saxophone, un piano et une guitare acoustique, le tout accompagné par le son riche d'une chaîne de synthétiseur, merveilleux.

La face deux commence avec un rythme lent et devient graduellement plus emphatique. Ensuite vient une propulsion mid-tempo, aboutissant à un rythme accrocheur avec des vocaux distinctifs en Allemand, du piano et du synthétiseur de haut vol. Le climat change en douceur avec des sons de synthétiseur 'spacey' et une batterie électronique.

La dernière partie contient un magnifique solo de guitare, d'abord hurlant et ensuite mordant, se terminant par une sorte de prog metal avant-la-lettre, quel son dynamique! C'est un plaisir de voir que le groupe n'a pas perdu toutes ses compétences musicales.

Deux parties de ce set live ressortent de l'ensemble: "Polartraum", qui regroupe plusieurs bonnes parties de sax et une guitare fantastiquement mélodique. Dans un autre registre, le morceau sauvage de cloture, "Solar Energie" est en effet plein d'énergie et il ferme l'album sur une note positive et puissante.

Ce set live ne peut pas être comparé avec le grand "Solar Music" live bien sûr, mais il est tellement mieux que leurs pauvres derniers travaux en studio. Au moins, le groupe est revenu à des sons plus supportables.

Pendant l'année 1986, le groupe fait une tournée de 75 villes en Allemagne.


"Fantasten", qui sera leur dernier album studio, sort en 1987. La production de Grobschnitt au cours des années quatre-vingt est devenue vraiment très pauvre.

Après le gâchis effroyable qu'a été "Kinder und Narren", la seule façon de faire pour le groupe était de continuer!

Malheureusement, les tonalités des claviers n'ont pas changé, mais Thomas Waßkönig a certainement une main plus subtile et plus nuancée que Jürgen Cramer, ce qi fait que "Fantasten" est meilleur que "Razzia" et "Kinder und Narren".

Musicalement, on retrouve quelques moments agréables, même Proggy. Le long "Film im Kopf" et le morceau Rock "Mauerblumen/ Komm' und tanz'" mettent clairement le disque en lumière. Malheureusement, Toni Moff Mollo est relégué à faire les choeurs à temps plein au détriment des chants plus étranglés de Milla.

La recette de cet album n'est pas très différente du précèdent. Certaines chansons synth pop Allemandes comme "Fantasten" sont totalement dispensables.

Si jamais vous souhaitiez faire écouter à quelqu'un "99 Luftballons" par Nena, "Unser Himmel" pourrait faire l'affaire, mais contrairement à ce morceau très bon et accrocheur, ce qu'a fait Grobschnitt ici est une chanson Pop plate et banale, mais il y a pire avec la chanson "Hallo Mama".

Il y aura même un Rock instrumental intitulé "Sous Le Tapis" qui est tout juste supportable, mais qui dure moins de deux minutes... Le morceau le plus mièvre est sans aucun doute "Mein Leben"!...et extrêmement faible en plus. Les sons electro beat de "Mauerblumen" (instrumental) se mélangent dans le popisant "Komm' Und Tanz". Il dispose d'un beat frénétique, mais il est difficile de le trouver intéressant. Les paroles en Allemand n'aident pas non plus, mais le groupe a décidé de le faire depuis "Razzia". L'humeur joyeuse et optimiste pour "Film Im Kopf" est la bienvenue, mais si cette chanson sonne bien moyenne, c'est principalement dû aux autres chansons bien pauvres. L'ambiance pour le morceau de clôture "Der Weg nach Haus" est mélancolique et tranquille avec un bon jeu de sax. Une sorte d'au-revoir, peut-être! On devra attendre l'album "History Of Solar Fire", sorti dans le nouveau millénaire pour obtenir l'essence de ce travail joué entièrement sur scène et avoir une meilleure impression du groupe que durant ces derniers albums studio. En 1988, Milla Kapolke quitte finalement le groupe.


Après le départ de Eroc, les membres de Grobschnitt sont devenus plus transitoires, dont beaucoup venaient du groupe de NDW, Extrabreit.

"Last Party" montre une vue d'ensemble du groupe au cours de la période 1980-89 qui offre quelques 'restitutions' en live des morceaux provenant principalement des albums "Illegal" et "Razzia".

Et malheureusement, un seul titre de leurs années 1970 sous la forme d'"Anywhere" tiré de "Rockpommel's Land" de 1977 et ce morceau ne dispose plus de l'aspect bizarre que la musique de Grobschnitt possédait dans les années 70 car les deux seuls membres originaux restant sont Stephan Danielak et Gerd-Otto Kuhn. Aussi, la musique ne porte aucune ressemblance avec les sons des années 70.

Comme le titre l'indique clairement, "Last Party" présente des chansons tirées de leur tournée ultime en 1989 juste avant leur séparation. Grobschnitt n'est alors plus qu'un groupe de Hard Rock sonnant très années 80, tout en gardant quelque bonne qualité musicale de base, mais nous sommes plus proche du "Jump" de Van Halen ici plutôt que de "Solar Fire"

Plus de la moitié des morceaux proviennent de "Illegal" considéré comme leur meilleur album des années 80 par les fans de Grobschnitt. 

La musique est énergique, les musiciens semblent avoir du plaisir, en particulier Wildschwein qui chante vraiment avec beaucoup d'enthousiasme, mais est-ce encore Grobschnitt? Les nouveaux musiciens sont bien loin de la brillance et la folie de Eroc ou Mist... Et où est Popo? Non, décidément ce que nous avons ici, ce ne sont que des musiciens de service avec seulement deux membres originaux du groupe! 
Une autre chose incompréhensible. Leur dernier album studio est totalement ignoré de ce disque live. Il était pourtant un peu mieux que n'importe quel autre album qu'ils avaient publié dans les années quatre vingt. 

Le folkeux "Raintime" est une bonne chanson; et 'Last Party" peut être agréable à écouter, mais cet album n'est pas un complément nécessaire à votre collection de prog car le côté prog est un peu absent de toute façon!

Finalement, avec la sortie de "Last Party Live" en 1989 Grobschnitt se dissout mais le groupe avait déjà atteint la fin de la route à cette époque.

"Last Party" a donc plus de valeur sur un point de vue historique, car c'est le dernier tour de piste du groupe, que sur un point de vue artistique.

Pour la suite, l'histoire de Grobschnitt prend donc officiellement fin le 4 Décembre 1989. Avec un concert de près de cinq heures dans leur ville natale de Hagen, le groupe comptait dans ses rangs Gerd Otto Kühn, Stefan Danielak, Rainer Loskand, Rolf Möller, Jürgen Lindemann et Harald Eller pour remercier leurs fans d'être restés fidèles durant de nombreuses années. Les membres du groupe des époques passées étaient présents ce soir-là à titre d'invités sur scène.


En 1994, Eroc publie un double CD "Die Grobschnitt Story Vol 1" comprenant des enregistrements inédits en live (dont la version de "Powerplay" de "Solar Music"), des remixes, une session d'enregistrement et des séquences d'interviews.

Le 18 Mai 1996, Toni Moff Mollo apparaît avec son groupe Razzia à Solingen, et le concert inclut de nombreuses chansons de Grobschnitt, avec les musiciens en partie vêtus des costumes originaux. Depuis, Eroc a sorti tout un tas de CD concernant "Solar Music" beaucoup plus interessant, en général que les derniers albums originaux du groupe...

En 1998, les albums "Grobschnitt", "Jumbo" (en Allemand et en Anglais), "Rockpommel's Land", "Solar Music Live"et "Merry-Go-Round" apparaissent dans le catalogue de Repertoire, tous remasterisés et avec des titres bonus.

L'intérêt pour Grobschnitt conduit à une réunion partielle du groupe en Mai 2007 avec Wildschwein, Milla Kapolke et Toni Moff Mollo. Leur répertoire se compose de chansons du Grobschnitt classique.

Surnommé "Next Party", ils effectuent plusieurs concerts en 2007 et 2008. Les espoirs d'un regroupement complet sont anéantis par la mort de Wolfgang Jäger le 3 Mai 2007. 


En 2008, Grobschnitt, après 17 ans de 'silence' renait de ses cendres. Le groupe est maintenant en partie composé de membres de la deuxième génération, c'est à dire les fils des membres originaux Manu Kapolke (fils de Milla) et Nuki Danielak (fils de Wildschwein) ont été intégrés. Et bientôt, Grobschnitt continue à développer et à diffuser une certaine fascination.

Sur la tournée qui s'en suit est publié un double CD "Grobschnitt Live 2008"... Sur ce CD, une sorte de répertoire "classique" en live de GROBSCHNITT ("Powerplay Finale", "Könige der Welt"), incluant, bien sûr, une version actualisée de "Solar Music" ("Sonnentanz 2008"). Et il devient rapidement évident que les descendants ont été parfaitement bien intégrés dans le moule, bien rodés. Avec un chant polyphonique (en Anglais, cela semble parfois un peu étrange car ce n'est que du Krautrock), des arrangements polyphoniques et de longs solos retrouvés (bien sûr, surtout quand des morceaux comme "Sonnentanz 2008") dans un style de climat prog. En prime, on trouve un nouveau morceau "Another Journey" comme un symbole pour aller de l'avant et se propulser dans des temps nouveaux.

L'ancien membre fondateur Mist (Volker Kahrs) est décédé le 20 Juillet 2008 à 57 ans. Les circonstances étaient inconnues du public. La vieille magie fonctionne toujours si bien que le groupe enregistre un autre album live "Grobschnitt Live 2010".


Sur ce disque issu de la tournée 2010, l'histoire complète du petit Ernie, qui fuit après une mauvaise note en mathématiques dans le "Rockpommel's Land'". Un rêve, une belle histoire fantastique est alors mise en œuvre avec brio sur scène.


Ces deux enregistrements live se retrouvent réunis dans un seul coffret "Live 2008-2010". Donc, nous obtenons, pour ainsi dire, une image presque complète du Grobschnitt d'aujourd'hui sur scène.  Presque seulement, car les images visuelles sont toujours manquantes, la raison de vivre de ce groupe ne se trouvant nulle part ailleurs que sur scène. Mais peut-être y a-t'il de l'espoir pour une future édition DVD correcte pour cette nouvelle formation!

DISCOGRAPHIE :

- Grobschnitt (1972)
- Ballermann (1974)
- Jumbo (1975) (English)
- Jumbo (mit deutschen Texten) (1976) 
- Rockpommel's Land (1977)
- Solar Music Live (1978)
- Merry-Go-Round (1979)
- Volle Molle (1980)
- Illegal (1981)
- Razzia (1982)
- Kinder und Narren (1984)
- Sonnentanz (1985)
- Fantasten (1987)
- Last Party Live (1990)
- Grobschnitt Live 2008 (2008)
- Grobschnitt Live 2010 (2010)

ÉCHANTILLONS SONORES :
cliquez sur les images des pochettes pour accéder aux échantillons sonores

self-titled "Grobschnitt"  (1972)
(Album Complet) 

"Ballermann" (1974)
(Album Complet) 

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